Le Moyen-Age et la Renaissance

Le Moyen-Age et la Renaissance dans le village de Radinghem-en-Weppes

Le Moyen-Age (496-1492)

En 1205, on a une trace des exploits de Pierre de Radinghem qui participa à la bataille d’Andrinople. Le 6 mai 1220 Elisende de Radinghem et son fils Robert, donnent à la Maison du Temple de la Haie (Grand-Maisnil) le droit de dîme du Val-Pierre. Puis Roger de Radinghem et son épouse Marie, sont nommés sur un acte notarié de 1244.

En 1334 et 1338, Robert Du Bos vend un terrain, À cette occasion, on donne les principaux propriétaires ; Jehans le curé, Jehans Le Blanc, Willaume de Seclin, Pierre Hochart qui sont « Gardes de la Table des pauvres », Jehans et Clenkars de Clenquemeure, Jehans de
Laubiel.

Radinghem et la Châtellenie de Lille sont depuis 1384 sous la régence des ducs de Bourgogne. Sous ce gouvernement, la vie économique connaît une grande prospérité dans la région des Pays-Bas bourguignons. Ceci s'explique par la politique des ducs, l'agriculture prospère particulièrement au comté de Flandre, où l'on supprime la jachère en introduisant les plantes fourragères pour nourrir le bétail. Quant à l'industrie, les villes drapières (Gand, Bruges, Lille, Ypres) étant concurrencées par les draps anglais et souffrant des prix élevés de la laine, les ducs prendront alors des mesures pour aider ces villes (taxes sur les draps anglais). D'autre part la draperie rurale (lin) connaît un bel essor : il est rendu possible par la perte d'influence des grands centres drapiers (laine), par des règlements de fabrication plus souples et par des salaires plus bas.

En 1291, lors des dénombrements, on trouve le fief de Clencquemeure (Rue Pontchel-Boutry), en 1389, le fief du Châtelain et le fief de la Vallée, en 1456, celui de Chantraine.

En décembre 1404, Pierre Dubus est curé, et en 1449, les quelques habitants sont cités dans un acte : Ployart, Luitin, Jehan de la Flamengherie, Daucy, Carpentier et quelques fermiers : Coignet, Lutun, Reynart, Ghasquière. En 1457, située près de l’église se trouve la « Cense de la place », cense sur motte, entourée d’eau. En 1498, Jacques Leclercq est le curé.

La Seigneurie de Radinghem passe à la famille De Fiennes puis par alliance à celle de la famille Du Luxembourg.

En 1477, à la mort de Charles le Téméraire, sa fille, Marie de Bourgogne épouse Maximilien d’Autriche, fils de l’empereur Frédéric III, de la famille des Hasbourgs. La Châtellenie de Lille fait dès lors partie des Pays-Bas espagnols, de Charles Quint à Philippe IV d’Espagne (de 1500 à 1667). En 1598, Philippe II, roi d’Espagne, cède à sa fille Isabelle, les Pays-Bas.  S’ouvre alors pour la Châtellenie une période appelée « Siècle d’Or ».

Au 16e et 17e siècle (1492-1700)

En 1498, Radinghem fait partie des Pays-Bas, son souverain est Charles-Quint. On recense 90 feux, 20 feux de pauvres, 150 vaches, 30 chevaux et 600 moutons. Son bailli est Ernould Coquet.

En 1529, Wallerand de Bauffremez, écuyer, bailli du chapitre de Lille est le Seigneur de Pierbaix, fief sur Radinghem.

En 1543, le curé est Pierre Delebarre, Pierre de Cobriel est lieutenant. Engherand Desmazières est censier (fermier-locataire) du Grand Magny de Saint Jérusalem (ferme du Grand Maisnil). Radinghem possède 112 feux dont 100 cultivateurs, 19 n’ont aucun bétail. La cense de l’église comporte une brasserie. On fait état de moulins (fêterie) tenus par Robert de Gruison. Le village en compta au moins 4 et ce jusqu’en 1914. Ceux du Maisnil (fêterie) et de Jorrus.

En 1582, Abraham Duquesnoy est le bailli de Radinghem.

Au milieu du XVIe siècle, la famille de Luxembourg qui possédait la seigneurie de Radinghem s’éteignit, le village passa donc dans la lignée des Comtes d’Egmont, vieille famille princière hollandaise qui faisait remonter ses origines au début du moyen-âge. L’un d’entre eux, Lamoral, Comte d’Egmont et seigneur de Radinghem, fut un général victorieux pour la couronne d’Espagne, dans les guerres contre la France (batailles de Saint-Quentin et Gravelines en 1557 et 1558). Il fut même nommé gouverneur des provinces d’Artois et de Brabant. Il était donc un serviteur fidèle de
la couronne espagnole. Cependant, il prit la tête de la révolte des gueux aux Pays-Bas protestants et en Belgique catholique. Leur armée désorganisée finit par être défaite et après un procès expéditif, Lamoral d’Egmont fut décapité en Place de Bruxelles. La famille d’Egmont posséda Radinghem jusque-là fin du XVIIe siècle.

En 1679, Pierre Bartier paye un octroi à Louis XIV pour construire un moulin à huile, en 1680 le bailli de Radinghem est surnommé Martincan. On mentionne aussi l’hostellerie Bridoux (rue du Vieux Bridoux).

Au temps des gueux

L’émergence des idées de Luther trouble un équilibre religieux dans toute l’Europe occidentale et c’est dans ce contexte que se produisirent les événements qui vont bouleverser les Pays-Bas espagnols et l‘éclatement de la Province.

Partout en Europe, la destruction des images a accompagné la diffusion du protestantisme. Nulle part pourtant, l’évènement n’a pris le caractère d’explosion brutale, qu’il a revêtu, où le temps d’un court été, en août 1566, des centaines d’églises, des chapelles, des couvents ont été vidés dépouillés, dénudés par les » briseurs d’images » ou iconoclastes qui mutilaient les statues, brûlaient les tableaux, fracassaient les orgues, transperçaient les vitraux et s’acharnaient sur les crucifix.

L’orfèvrerie est martelée, les hosties sont foulées au pied. Tout y passe ! L’iconoclaste exprime un désir de retour au culte dépouillé.

Notre village a été mêlé aux événements qui bouleversèrent la région car l’église de Radinghem fut elle aussi vandalisée car nous retrouvons trace de sentences : contre Philippe Cruchet, Pierre Cocquiel, et contre Pierre Bien, serrurier horloger de la ville d’Armentières.

Quelques familles radinghémoises huguenotes s’exilèrent aux Pays-Bas, en Angleterre et même en Prusse. (dont la familles Demez en 1681 aux Pays-Bas, et la famille Bouvine en 1713, qui elle, quitta son fief de la Flamengrie pour le royaume de Prusse).

Au 18e siècle 1700-1789

En 1720, Jean-Pierre de Flandres, jeune homme issu d’une famille de marchands lillois récemment anobli par le roi acheta la seigneurie et le village de Radinghem au Comte d’Egmont.

En 1735, le village s’étend sur 635 hectares et a une population de 234 foyers (environ 720 personnes) selon le recensement fait par Louis XIV. Le village produit surtout du blé, colza, seigle. Mais la production agricole n’est pas la seule, la production de lin, les filets et les toiles revendues aux marchands de Lille ou Armentières sont aussi importantes.

En 1759, sont recensés 80 métiers à faire des toiles sur Radinghem.

En 1750, on recense le fief de la Moussonnerie. Alexis-Joseph de Flandre, chevalier prit part à l'assemblée de la noblesse du Bailliage de Lille appelée à élire des députés aux États généraux de 1789.

En 1787, la prospérité agricole dans le Nord impressionne car à la veille de la révolution, c’est une agriculture en avance sur son temps.