La Révolution

Après les mauvaises récoltes de 1787 et 1788, et au vu de la situation catastrophique de l’ Etat français, le roi Louis XVI décide de convoquer les États généraux du Royaume. C’est une assemblée des trois ordres du pays (clergé, tiers état, noblesse).

Dans chaque village, les habitants sont chargés d’élire des représentants et d’écrire leurs doléances dans les cahiers du même nom. A Radinghem, ce sont les fermiers aisés qui occupent le devant de la scène. Ils réclament la suppression des privilèges de noblesse, c’ est à dire l’exemption d’impôts. La population agricole réclame la possibilité d’accéder à plus de propriété, alors que la production ouvrière (il existe des ateliers de production textile) réclame la liberté du commerce, contre le monopole de la ville de Lille.

Les délégués radinghemois,  (2 censiers Jacques Joseph Houssin, Antoine Joseph Leclercq ainsi que le notaire Jean Jacques Piat), vont donc se rassembler à Lille afin de rédiger un cahier commun pour toute la région, mais les souhaits des citadins ne sont pas les mêmes que ceux des campagnards, il est donc décidé de nommer deux délégués représentant la ville et deux autres représentant les intérêts campagnards.

Ces quatre personnes vont se trouver à Paris pour les différents évènements que nous connaissons, la proclamation de l’ Assemblée Nationale, le serment du jeu de paume, la prise de la Bastille… C’est alors que l’ assemblée va prendre les premières mesures révolutionnaires.

La création d’ un clergé d’ Etat, qui va rompre les liens entre l’église et le Vatican, les prêtres deviennent donc fonctionnaires payés et nommés par l’ Etat. Le prêtre de la commune va prêter serment après un moment de réflexion le 13 février 1791. Ensuite, vient la nationalisation des biens du clergé, à Radinghem, cela représente 68 hectares, soit un dixième de la surface du village. Cette loi a un effet pervers, car les biens de la fabrique, qui étaient destinés aux pauvres sont aussi vendus, ceux ci n’ont donc plus de subsistance assurée.

Enfin, les biens des émigrés seront vendus. Ce sont des nobles qui ont fuit le pays par peur d’être exécutés. Les terres des émigrés représentent 50 hectares, mais ceci ne représente pas la totalité des biens des nobles puisque le seigneur de Radinghem (Alexis de Flandres) se sentit en sécurité et ne s’enfuit jamais à l’étranger, ses biens ne lui furent donc pas confisqués. Cependant, s’ il reste le principal propriétaire foncier du village, il a perdu ses droits féodaux. Les fermiers qui cultivent ses terres ne vont plus le reconnaître comme seigneur mais comme rentier.

 

Comme il n’y a plus d’autorité seigneuriale, les habitants de Radinghem, comme ceux de tous les villages français élisent des municipalités avec à leur tête un maire. Le premier maire fut Jacques Joseph Houssin, fermier de Radinghem, qui prit ses fonctions en janvier 1790. La commune a mis en place sa propre garde nationale. Chaque village possédait sa propre garde, qui était chargée de surveiller les faits et gestes des citoyens. La garde était organisée en 4 compagnies de 10 hommes (soit 40 gardes nationaux). 

Par suite de disette et de cherté du grain, le 12 germinal an III, (1er avril 1795) et par arrêté du Comité du Salut Public de Lille, on réquisitionne auprès de certains censiers (12 de Radinghem) 25 quintaux de blé. Les 25 quintaux furent livrés nonobstant les refus de quelques-uns et de l’opposition véhémente d’une quantité de femmes de Radinghem rassemblées au moment de l’enlèvement des grains. (Notes historiques sur Haubourdin et ses seigneurs / par J.B.Tierce -1860). En 1798 le maire Antoine Lecocq et l’instituteur Alexandre Delecaille se mobilisent et occupent le presbytère-école pour empêcher sa vente. Ils obtiennent gain de cause.

Du 19e au 20e siècle (1800-2000)

En 1800, la commune compte 1212 habitants. Sa population reste stable jusqu’en 1891. Puis elle subit un léger déclin. Mais c’est après la guerre 14/18 que le village perd près des ¾ de sa population. Au 28 décembre 1919, seul 187 habitants sont revenus, en 1921, 395 habitants. En 1999, on en recense 1080.  Ce n’est qu’en 2006 qu’elle retrouvera le niveau de 1800 avec 1203 habitants.

En 1887, la mairie qui se situait rue Royale fut transférée rue de la Fêterie. On dénombre également une blanchisserie de toiles et une tannerie rue Pontchel-Boutry ouverte vers 1730 et ce jusqu’en 1914. Il y a eu également une distillerie tenue par François Galoo, le fils du notaire, mais qui ne fonctionnera qu’un an. La place se situait sur l’angle de la rue Royale et de la rue Pontchel-Boutry. La place actuelle, sera inaugurée en 1964 sur sa première tranche.